Caroline et Gilles Cabardos, à la tête de Grand Parquet Endurance, avaient une nouvelle fois mobilisé toutes les énergies de leurs bénévoles pour proposer un rendez-vous printanier international aux aficionados de la discipline. Vendredi, la jeune cavalière Léa Vandekerckhove remportait l’épreuve phare du week-end avec Guemra du Lauragais, neuf ans et née à l’élevage familial.
Malgré des conditions météo presque estivales, les organisateurs de la CEI de Fontainebleau ont noté une baisse significative des engagés sur l’ensemble des épreuves (CEI1*, 2*, 3*, YJ, Amateur 1 et Élite) avec deux cents chevaux au lieu des trois cents habituels. Cela, sans doute en raison de l’augmentation des tarifs du carburant, d’autant que bon nombre de concurrents sont basés dans le sud de la France. Parmi les nouveautés à signaler lors de cette édition : une course de 160km en version six boucles au lieu de cinq, et un découpage testé à la demande du staff fédéral en vue des Masters du mois d’octobre sur 120 et 160 km. « L’objectif est d’avoir davantage de contrôles vétérinaires et de faciliter l’évolution des chevaux », explique Caroline, qui confie également avoir consacré une partie de l’hiver à revoir les itinéraires en optimisant les distances de chacune des boucles, en collaboration avec l’Office national des forêts, afin de finaliser les nouveaux tracés pour tous les labels. La FEI avait pour sa part instauré une nouvelle procédure : dès le mercredi, un vétérinaire et un steward étaient chargés de contrôler chaque cheval à son arrivée sur le site, à savoir son identité, ses vaccins, et sa température – qui doit être par ailleurs renseignée matin et soir par le cavalier durant toute la compétition sur l’application FEI HorseApp et qui permet aussi de géolocaliser les chevaux en temps réel. Nouveauté également testée côté zone de grooming, toujours en vue de l’événement de fin de saison où une participation élargie est attendue :désormais, les cavaliers sont tenus de retirer leurs seaux d’eau lorsque leur cheval pénètre dans la zone de contrôle vétérinaire, afin de faire place nette pour les cavaliers suivants. Une méthode qui s’inscrit également dans une philosophie de développement durable en limitant les quantités d’eau utilisées.
Léa Vandekerckhove décroche la victoire
Sur les dix-huit couples figurant sur la liste de départ, seuls sept franchissent la ligne d’arrivée finale. Léa Vandekerckhove – dont L’Eperon avait dressé le portrait il y a quelques mois -, qui avait pris son temps tout en restant au contact de la tête sur les cinq premières boucles, a attendu la dernière phase pour laisser sa Guemra du Lauragais (Sisko, AR) s’exprimer pleinement, et ainsi coiffer au poteau les autres prétendant à la victoire. « C’était notre première 160 kilomètres à toutes les deux », relate Léa. « Au départ, j’étais derrière, sur l’avant dernière boucle j’avais pris un peu de recul, pour qu’elle récupère et pour lui offrir une boucle de transition, et sur la dernière je me suis rendu compte qu’elle était super fraîche et qu’elle pourrait rattraper très facilement. Sur les derniers kilomètres j’ai tout lâché à bloc. C’est une jument très calme, froide, posée, mais quand on lui demande elle donne tout. » Une stratégie payante sur cette course gagnante de huit heures et presque trente minutes, que l’ultime inspection vétérinaire vient confirmer. Au programme de la saison pour Léa : Uzès, puis Castelsagrat, course de sélection pour les championnats d’Europe jeunes à Vic (Espagne), puis peut-être le championnat du monde des chevaux de huit ans. Mais avant cela et après cette course bellifontaine, pendant une semaine, Guemra partagera son temps entre le paddock et le marcheur afin d’éliminer les toxines, avant d’avoir droit à un repos pour le moins mérité « dans un grand champ avec sa copine », précise Valérie, la mère de la cavalière.
Arrivée quatre secondes plus tard, Elisa Simon, associée à l’étalon Adagio de Suleiman (Ceres de Lafon), était venue d’Ampus, dans le Var, où elle élève et entraîne une quarantaine de chevaux, dont dix lui appartenant. Elisa, digne fille de Virginie, membre de l’équipe de France de 2000 à 2006, choisira d’autres partenaires pour les prochaines échéances puisque son complice du jour débute dès les prochaines semaines sa carrière de reproducteur, mais retiendra de ce rendez-vous bellifontain « une course géniale ».
Vient compléter ce podium le cavalier Omanais Hisham Saleh Mahmood Al Fars, trente-quatre ans, aux commandes de Alrissa de Gueyte (Djebel Lotois, AR), pour le plus grand plaisir de sa coach française, Manon Ravel, basée au Domaine de Montjay (77), dans les écuries de la cavalerie royale du Sultanat d’Oman. Objectif de la saison pour le cavalier, ainsi que pour son compatriote Saleh Al Balushi, quatrième avec Astic du Cambou (Sadepers, AR) : confirmer sur des CEI3* et décrocher une sélection pour le championnat du monde de Vérone en octobre. La Française, chargée d’une trentaine de chevaux depuis trois ans, dont vingt de niveau CEI et dix jeunes, est soutenue par deux autres cavalières pour entraîner les sept cavaliers Omanais. « Nous avons déjà cinq qualifiés, et notre objectif, pour avoir le choix, est d’en qualifier cinq autres. Nous sommes dans les meilleures conditions avec deux pistes de galop fibrées et des marcheurs, mais nous venons travailler une à deux fois par semaine en forêt de Fontainebleau. »
Prochain rendez-vous proposé par Grand Parquet Endurance : les Masters les 14 et 15 octobre prochains.
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